Journal du Maurok...

Journal du Maurok

La plus ancienne histoire du Maurok remonte à l’époque où Kashkash prêta serment devant Mnesis. On raconte que le père des Gardiens partit à la rencontre de tous les Djinn qui peuplaient Shadukiam. Kashkash leur parla et tous jugèrent de servir Mnesis et de protéger l’équilibre entre les mondes et les races.
Un seul Djinn refusa de donner sa parole. Il s’appelait Maurok. Kashkash alla jusqu’à menacer le Djinn mais rien n’y fit. Maurok refusait de prêter obstinément serment.
Interdit par l’audace du Djinn, Kashkash alla rapporter l’incident à Mnesis. La déesse posa simplement la main sur l’épaule du Djinn et lui dit:

«Tous ceux qui vous ont donné leur parole sont des Justes.
Oubliez les autres, créatures maudites, elle ne sont pas dignes du titre de Djinn»

Ainsi Kashkash et les autres Djinn oublièrent Maurok. Ce dernier rejetait au rang de créature démoniaque jura de se venger de Mnesis.

Le Maurok devint une créature du Folklore Djin

Le Maurok est présent dans de nombreux contes et légendes Djinn. Il est perçu comme une créature sombre et agressive. Rusée, le Maurok tente de détourner les Djinn du droit chemin.
Il s’attaque également aux enfants et aux jeunes Djinn parce qu’ils sont vulnérables. Il les attrape et les attire dans son antre pour les dévorer. Le Maurok serait particulièrement attiré par les enfants désobéissants. Il est souvent évoqué par les mères Djinn pour calmer leur rejeton.

Les avis - avant l’affaire Cirrus Darkane - étaient assez partagés sur la réelle existence du Maurok. Certain Djinn le voyait simplement comme une créature de légende créée pour effrayer les enfants désobéissants. D’autres l’acceptaient comme un Djinn ayant existé au même titre que Kashkash mais étant mort depuis longtemps. D’autres enfin le rapprochaient du diable chrétien adversaire de la déesse Mnesis.

Cependant, le Maurok a quitté le rang de créature populaire avec la tragique histoire de Cirrus Darkane.

Cirrus Darkane était un Djinn apprécié du peuple en général et du conseil en particulier. Il occupait à l’époque le poste de Responsable du service pénal du Haut Conseil. Son pouvoir lui octroyait une mémoire absolue et sans limite. Il était incapable d’oublier et était souvent victime de terribles céphalées.

Une nuit d’insomnie, alors qu’il luttait comme de douloureux maux de tête, Cirrus eut la visite d’un Djinn à la peau sombre et aux yeux bleus pâles. Il crut presque à une hallucination. L’étranger se présenta à lui comme Alikata Maurok et lui expliqua qu’il avait eu vent de sa mémoire extraordinaire et qu’il désirait lui parler.

Cirrus Darkane n’était pas du genre à se laisser effrayer par quelques contes pour enfants et il n’avait jamais refusé une audience à quiconque le demandait. Il accepta.
Les deux Djinn s'entretinrent, ainsi, plusieurs nuits par mois pendant plus de dix ans (1000 ans). Cirrus nota soigneusement chacune des paroles du Maurok. La relation cordiale qu’ils entretenaient se changeant, progressivement, en une profonde amitié, si bien que, Cirrus, dans ses écrits, prenait parfois le partie du Maurok et remettait en question le bien-fondé du serment de Kashkash.

Cirrus fut trahi par un de ses proches. Considéré comme un traître pour ses idées, il fut condamné à la prison à vie et la famille Darkane perdit son titre de noblesse et durant 50 ans (5000 ans) son droit à la vie politique.
Le crime de Cirrus Darkane fut jugé si horrible, si indigne d’un Djinn qu’il fut décidé, après le procès, de ne jamais l’évoquer. Cirrus mourut donc en prison, pratiquement oublié de tous. Les écrits de Cirrus furent, pour la plupart, confisqués et cachés dans les archives du conseil.

Cependant, la réalité de l’existence du Maurok ne pouvait plus être ignorée. Une vaste traque fut organisée dans tout Shadukiam. N’étant pas vraiment considéré comme un Djinn à part entièrement, Maurok n’avait pas le droit à un procès. Quiconque mettrait la main sur la création avait ordre de l’abattre sur le champs. Le démon légendaire ne fut cependant jamais attrapé et il continua à alimenter les peurs et les cauchemars des jeunes Djinn - et de leur parent désormais - durant plusieurs décennies jusqu’à aujourd’hui ...

Code by Makoto - alias Kiwi

Le Récit de Cirrus Darkane

Je viens de vivre une expérience étrange cette nuit...

J’ignore s’il s’agissait d’un rêve éveillé ou bien...

Je me souviens de la douleur et de la fièvre. Je me suis réveillé avec une terrible céphalée et tremblé de sueur. Ma compagne me tournait le dos. Mon agitation ne l’avait pas réveillé. La perte de notre dernier bébé - un fils - l’avait affectée. Elle l’avait pleuré jusqu’à l’épuisement. Le pauvre enfant n’avait pas deux jours. Il était trop fragile pour survivre.

J’avais la gorge en feu et j’ai décidé de me lever pour puiser un peu d’eau. Ma cruche était pleine sur la table de chevet mais j’avais besoin de prendre l’air.

Bref, j’ai quitté notre chambre et j’ai marché, pieds nus, jusqu’au puit de l’autre côté du jardin. La nuit était fraîche et apaisait un peu ma fièvre. Arrivé au puit, j’ai tiré de l’eau et but à même le seau avec les mains.

Un vision étrange m’a parcouru l’échine et j’ai tourné la tête. Devant moi, à cinq mètres se tenait un Djinn à la peau si sombre qu’il se confondait presque avec la nuit. Ses yeux était d’un bleu si pâle que j’ai connu qu’ils étaient aveugles.

Nous nous sommes dévisagés longuement puis il a tourné les talons et s’est dirigé vers la maison, disparaissant à l’intérieur.

J’ai tressailli. Ma femme dormait, fragilisée et sans défenses. J’ai couru pour le rejoindre et je l’ai interpellé violemment. Il s’est retourné et m’a détaillé avec un lueur de satisfaction dans le regard.

Je ne suis pas un guerrier. Je ne l’ai jamais été. La violente me dégoûte autant que les armes. Vénessie était la combattante de la famille, mais, elle n’était pas présenté cette nuit, retenue à la capitale.

L’inconnu était grand et solide et mes chances d’avoir le dessus bien minces. J’ai, tout de même, fait front.

Au lieu d’attaquer, le djinn s’est contenté de pencher légèrement la tête et a dit :

- J’ai entendu parler de toi, Cirrus Darkane et j’aimerais te parler. Est-il vrai que tu te souviens de tout ? Tu t’ai souvenu de moi quand je suis parti ?

- Je me souviens toujours de tout, ai-je simplement répondu.

La bouche de l’étranger s’est étiré. Son sourire n’avait rien de rassurant.

- Je m’appelle Alikata. Alikata Maurok.

- C’est une plaisanterie ?

Je n’aime pas beaucoup les farces surtout quand elles ont lieu au milieu de la nuit.

- Nullement. Je reviendrais demain soir et nous discuterons.

- Demain, j'appellerai la garde et vous serez arrêté.

- Non. Tu ne le feras pas...

Puis il est parti et a disparu dans l’obscurité. Étrange personnage...

L’étranger avait raison. Je n’ai pas appelé la garde. La curiosité était trop forte. Le  «Maurok» est revenu la nuit suivante. J’avais peine à croire qu’un démon de conte pour enfant était assis, devant moi, dans le petite salon de mes quartiers personnels. Je dormais en ces lieux quand la douleur était trop forte et que le seul son de la respiration de ma compagne me tourmentait. Mon absence, dans le lit conjugal, n’a donc attiré aucune question.

Maurok a décidé de commencer par sa vision de l’Origine du monde Djinn et du Serment de Kashkash à Mnesis. Malgré mes appréhensions, je dois avouer que son récit était étonnant. Il ouvrait une toute nouvelle interprétation des lois de notre monde.

La vision de Maurok sur l’histoire du Serment diffère de la nôtre sur un premier point : L’âge des personnages évoqués.

La plupart des Djinns se plaît à imaginer un Kashkash ayant atteint un âge assez honorable au moment ou il recevait la vision de Mnesis. Il n’en est rien aux yeux du Maurok. Kashkash n’avait, selon lui, pas plus de quinze ans quand Mnesis lui est apparue et l’ancêtre du Maurok, quant à lui, allait tout juste sur sa douzième année. En fait, le monde Djinn était encore très jeune et Shadukiam ressemblait à une véritable cité des enfants perdus. La plupart des Djinn n’avait pas encore reçu leur pouvoir...

Le deuxième point évoqué par Maurok est un élément ignoré de l’histoire originelle. Il raconte :

«Quand Mnesis s’est penchée sur Shadukiam pour choisir le Père des Gardiens, elle a hésité longtemps. Deux enfants Djinn retenaient son attention : Kashkash et Maurok. Tous les deux étaient égale en courage, en intelligence et en intégrité.

Elle choisit finalement d’apparaître en premier à Kashkash parce qu’il était le plus âgé. Elle lui parla de l’équilibre et lui confia la mission de convaincre les autres Djinn de le suivre dans sa tâche. Kashkash partit donc en quête.

Entre temps, Mnesis apparut au jeune Maurok. Quand le Djinn la reconnut, il s’inclina. Mnesis lui dit qu’un Djinn de nom de Kashkash était en chemin. Ce Djinn lui demanderait de prêter serment à son nom. Mnesis ordonna à Maurok de décliner l’offre de Kashkash, même sous la menace. Maurok fut étonné par la demande de Mnesis mais comme il désirait, plus que tout, servir la déesse, il acquiesça.

Kashkash vint quelques minutes après l’apparition de la déesse. Comme promis, Maurok refusa la proposition du Père des Gardiens et ne céda pas sous la menace de ce dernier.

En retour Mnesis maudit Maurok et la condamna à l’Oubli. Le jeune Djinn, trahi par sa déesse, jura de ne servir désormais que le Chaos.»

Cette histoire apporte un point de vue différent sur le Maurok et sur Mnesis également. Aussi choquant que cela puisse apparaître, si la déesse a volontairement trompé et maudit un jeune garçon de 12 ans, cette action ne pouvait pas être vaine ou gratuite. Mnesis avait forcément un plan.

Alikata émet l’hypothèse que le rôle premier de Mnesis étant de veiller à l’équilibre de toute chose, l’action de la déesse était parfaitement logique. En confiant à Kashkash, les clés pour veiller sur l’Ordre, Mnesis devait missionner une autre personne pour servir le Désordre. Ainsi, la balance serait conservée.

Mnesis savait également que le jeune Maurok n’accepterait pas pleinement son rôle par une simple demande. L’élu devait haïr la Déesse pour servir au mieux le Chaos. La trahison de Mnesis était donc complètement nécessaire.

En écoutant cette hypothèse, je ne puis m’empêcher de demander à Alikata, si, en comprenant l’action de Mnesis, il haïssait toujours autant cette dernier.

Le Maurok réfléchit quelques seconde avant de répondre :

"Oui parce qu’elle a choisi d’apparaître d’abord à Kashkash..."

Code by Makoto - alias Kiwi

Le Récit de Cirrus Darkane

Je passe beaucoup de temps à arpenter mes quartiers, seul, dans la pénombre. Une douleur familière me vrille les tempes. Aucun Apulcras ne parvient à trouver un remède. Cette souffrance fait partie de moi. Elle est attachée au don que j’ai reçu.

Six mois, maintenant, que je recueille les pensées du Maurok. Nous nous entretenons deux ou trois fois par mois. Nous avons passé la plupart de nos entrevues à discuter sur la nature même du Maurok.

Nous sommes d’accord sur le fait que le Maurok n’est pas un démon ou une créature céleste. Il ne vient pas du même plan que Mnésis. Il vient de Shadukiam.

Mais le Maurok est-il un Djinn ?

Sur le plan biologique, le Maurok est semblable voire égal au djinn. De sa naissance et jusqu’à l’âge de douze ans, il est impossible de distinguer un Djinn d’un futur Maurok.

Seulement quand il a atteint sa maturité, l’arrivée de son pouvoir déclenche une série de métamorphoses physionomiques : la peau du Maurok commence à s’assombrir et ses yeux perdent leur couleur dorée pour devenir bleus très pâles.

Cependant le Maurok n’est pas le seul djinn à subir des modifications physiques après la maturation de son don. Le Maurok est donc un djinn à part entière au point de vue biologique.

Au niveau théologique, les choses sont différentes. Tous les Djinn de Shadukiam sont les descendants des compagnons de Kashkash ou du Père des Gardiens lui-même. Nous sommes tous liés par le même serment - même les Djinn dissidents ont reçu cet héritage.

Tous sauf le Maurok. Il n’est lié à aucune parole de Mnesis et il est même considéré comme maudit par la déesse. Sur le plan purement spirituel, le Maurok n’est donc pas un Djinn. Il appartient à une castre très particulière de Shadukiam. Alikata nomme cette dernière «Casidi Ghoénési» - littéralement la Maison des Enfants du Chaos.  

Généralement, il n’y a jamais plus de deux Maurok en même temps sur Shadukiam et, le plus souvent, la paire se compose d’un parent et de son descendant direct. Quelques exceptions sont toutefois à noter dans le cas de gémellité des héritiers, cette situation ne s’étant présentée qu’une seule fois.
Il est rare que le Maurok élève lui-même sa toute jeune progéniture. Les douze premières années, l’enfant est souvent confié à son parent Djinn jusqu’à la maturation de son pouvoir.

Le jeune Maurok commence alors son apprentissage auprès de son aîné(e). Il prend le nom de Maurok, abandonnant celui de sa famille Djinn.

La rupture avec son ancienne identité est difficile à vivre pour le jeune Maurok. Rares sont ceux qui acceptent pleinement leur destin avant une décennie.

L'entraînement est long et éprouvant. Le jeune Maurok se prépare à affronter une existence solitaire et pénible. Il se forme pour prendre la place de son ainé(e) le moment venu.

J’avoue avoir des difficultés à réprimer un sentiment de compassion pour Alikata et ses ancêtres. Aucun Maurok n’a choisi son destin. Un jour, j’ai demandé à Alikata pourquoi il n’abandonnait pas le Chaos pour une vie plus tranquille.

Il a simplement ri et a répondu :

«Un Djinn peut-il se défaire de son serment ? Un Djinn, sans parole, n’est plus un Djinn. Il en va de même pour le Maurok, je suppose.»

Un Maurok, sans le Chaos, n’est plus un Maurok. Pour Alikata mieux vaut vivre une vie de misère en temps de Maurok, qu’une vie heureuse n’en étant rien, ni personne. Cela, je peux le comprendre...

Ma femme a perdu notre dernier enfant, un fils, une nouvelle fois. Le bébé n’a pas tenu cinq mois en son sein. Ilina est effondrée. Elle pleure toutes les nuits depuis une semaine. Aucun de mes mots ne parvient à la consoler. Quatre enfants, quatre fils, quatre morts hantent ses pensées et ses rêves.

Ilina veut que je la répudie et que je prenne une nouvelle épouse plus jeune et plus saine. Elle dit que son ventre n’est qu’une terre hostile où aucune graine ne peut s’y épanouir.

Vénessie me presse d’accepter la séparation. Elle connaît une jeune femme de haute noblesse qui n’est pas encore mariée et me la décrit comme parfaitement saine et fertile. Je n’ai jamais été autant dégoutter par les propos de ma tante et en colère, aussi. J’ai renvoyé Vénessie à la capitale pour s’occuper de quelques affaires de famille sans importances. Je ne veux pas la voir roder autour d’Ilina pour lui cracher son venin.

J’ai d’ailleurs parlé longuement avec ma compagne. Je ne l’ai pas épousée pour son ventre et je ne veux pas d’une autre femme. Tant pis, si je dois sacrifier ma lignée pour la conserver. Vénessie peut bien aller traire quelques Karkarpes.

Cinq ans maintenant que je côtoie Alikata. Les informations que j’ai recueilli sur lui sont inestimables. Aucune étude sérieuse n’a jamais été mené sur le Maurok auparavant.

J’ignore encore ce que je vais faire de ces notes. Une chose est certaine : cette relation trouble la conception que je me fais des mondes et de Mnesis.

Je ne peux m’empêcher de remettre en question certaines lois de notre monde. Je les connais toutes. Je les ai lues et retenues dès mon plus jeune âge et pourtant, je remarque que je n’ai jamais pris le temps de me pencher sur elles.

Les Djinn obéissent aux lois de Mnesis. Ils ne s’estiment pas en mesure, ou en droit, de les remettre en question, de les éprouver. Je pense, maintenant, que cette attitude est une grave erreur. Il faut remettre en question toutes les lois de notre monde et surtout celle de Mnesis. Il faut les décortiquer et en débattre pleinement. Seulement, à partir de ses débats, pourra apparaître la vérité.

Il faut commencer avec les plus jeunes d’entre nous parce que leur esprit n’est pas encore figé. il est important que les jeunes générations remettent en questions les lois.

Ce que j’avance est à la limite du blasphème. Néanmoins, mes intentions ne sont pas mettre en doute notre croyance en Mnesis. Il s’agit plutôt de la renforcer en faisant appel au sens critique des jeunes générations de Djinn.

Code by Makoto - alias Kiwi

Le Récit de Cirrus Darkane

Ma femme me tanne pour que nous essayons encore d’avoir un enfant. Les sept petites tombes de nos fils morts-nées qui ornent les allées du cimetière familial ne semblent pas l’avoir découragée. Ilina s’accroche à cette idée d’héritier comme une noyée à sa bouée.

Vénessie ne m’aide pas non plus. Comprenant que je ne chasserais pas mon épouse de ma couche pour une autre, elle a fouiné dans notre bibliothèque pour me mettre, sous le nez, une vieille loi, aussi ridicule qu’obsolète.

Une loi familiale qui permettait au chef de la maison de prendre un autre conjoint (ou conjointe), à titre honoraire, si l’épouse (ou l’époux) principal(e) ne parvenait pas à fournir un héritier convenable.

Je lui ai arraché le document des mains pour le parcourir. Puis, je lui ai aimablement fait remarqué que cette loi me permettait également de châtier, à ma convenance, tout membre de la famille, sous quelque motif que se soit. L’enquiquinement chronique me paraissait une excuse convenable...

Vénessie est partie le nez en l’air. J’ai bonne espoir d’avoir la paix quelques jours...  

....

Je ressens de plus en plus le besoin de m’isoler. La douleur m’est à présent insupportable. Alikata m’a un jour ramené une plante qui pousse dans son domaine très loin dans le désert. La demeure du Maurok se trouve aux limites de la frontière de Shadukiam, dans les montagnes brûlantes et hostiles, infectées de mayaltis.

En me donnant la plante, il m’a conseillé de la mâcher ou de la fumer. Je l’ai remercié et j’ai testé son remède dès le lendemain. J’ai mâché le végétal longuement. Ses effets se sont faits sentir une vingtaine de minutes après l’absorption, la douleur a aussitôt reculé. J’ai ressenti une mélange d’euphorie et de fatigue. J’ignore si cela était du aux propriétés de la plante ou simplement à la joie d’être enfin débarrassé de la souffrance. Un mélange des deux sûrement...

J’ai conservé quelques pousses pour les cultiver sur mes terres. J’ai également donné un échantillon de la plante à un Apulcras pour qu’il l’étudie en détails.

Mes notes sur le Maurok sont assez fournis pour remplir une rangée complète de ma bibliothèque. J’avoue n’avoir encore jamais demandé, à mon visiteur nocturne, ses motivations réelles. Je pense les deviner. Il y a chez Alikata une envie de s’inscrire véritablement dans l’Histoire du Monde Djinn, non pas en temps que mythe mais en temps qu’individu. Il a besoin maladif de reconnaissance.

La solitude le pèse de plus en plus. Il me parle souvent de son fils, Sithakala. L’enfant vient d’entrer de sa septième année et ignore encore tout de son héritage. Une lueur d’impatience brille, dans les yeux d’Alikata, chaque fois, qu’il propose le nom de son héritier...

Code by Makoto - alias Kiwi