Journal de Ishthar



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 Journal de Ishthar

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MessageSujet: Journal de Ishthar   Journal de Ishthar I_icon_minitimeLun 30 Sep - 10:20


Ans’Lla, maîtres des émotions, manipulateurs de sentiments


Bribes de souvenir de Ishthar ⊹
Ishthar a 14/16 ansans

Mésopotamie, il y a longtemps
Je n’ai que quatorze ans. Je n’ai encore aucun pouvoir, je ne suis rien qu’une fugitive. Dans les dunes, je cours et je me laisse tomber. Je suis loin de Shadukiam. Très loin. La terre est un endroit étrange. Mais elle me plait et mon père veille à ce que je sois heureuse. Il me regarde sourire, il me regarde rire. Il veille sur moi avec bienveillance. Nous sommes heureux ici. Pour le peuple djinn, je n’existe peut-être plus. Mon père est une ombre désormais, il obéit à Appolonie Amelinor. Ses ordres, il les reçoit d’elle. Elle les transmet après les décisions du conseil, je l’ai déjà vu, mais je ne l’ai jamais approché.
Je connais tout de mon peuple, je connais les rouages de son fonctionnement et je ne crains pas d’être un djinn sans pouvoir. Nemaïdes me manque. Mon cousin…j’ai toujours aimé être près de lui. Des fois, je voudrais retourner dans mon monde pour lui dire que je vais bien, mais ce n’est pas possible. Je me raccroche à son souvenir, à deux gosses près d’une fontaine, à un petit chien aboyant de toutes ses forces et je sais que je pourrais toujours compter sur lui. Même si nous n’étions que des enfants. Même si cela peut sembler loin maintenant.

-Ishthar…Ishthar…

Je me redresse de ma couche, surprise par ce murmure. Père n’est pas là ce soir, il est affairé depuis deux jours à une traque et je vis seule avec beaucoup de serviteur. La maison est riche, la maison est grande, isolée du reste de la ville. Ma chambre s’ouvre sur un jardin intérieur, et la voix qui résonne est celle d’un jeune garçon. Il a seize ans. Il se prénomme Ciàn.

-Ishthar….laisses-moi rentrer, ils vont me voir !

Je ris doucement.

-Y a pas de porte imbécile. Tu peux rentrer !

-Je ne voulais pas être impoli !

Vêtue d’une chemise de voile simple, je cours doucement jusqu’à l’arcade ouverte sur la nuit, repoussant le rideau de tulle léger pour l’attraper par la main et le faire rentrer. Je vérifie un instant que personne ne nous ai vu, mais personne ne monte sur le balcon de ma terrasse. Ils se contentent de vérifier le jardin et n’oseraient venir jusqu’ici.
Le corps se retourne et bute contre le sien, il sourit et je fonds doucement. Comme sur Shadukiam je n’ai que peu d’amis ici. Ma chevelure blanche les effraie, fait murmurer des trucs débiles, sorcière, déesse, esprit malveillant. Mais Ciàn, lui…lui dès que nous nous sommes vu, nous avons joué comme des gosses, c’est ce que nous sommes après tout. Il est blond, il a les yeux bleus et cela m’étonnera toujours pour un homme de cette région. Mais sa mère est une esclave je crois. Et les traits ont été dominants.

–Qu’est-ce que tu fais ici?

Je sais bien ce qu’il fait ici. Nous sommes jeunes, nous commençons à aimer, nous nous aimons l’un l’autre et ma réponse n’a droit qu’à un baiser qu’il vole sans trop de difficulté. Je n’ai jamais connu de garçon dans ma couche, Ciàn cependant a déjà gouté aux femmes. Les prostituées déniaisent les jeunes hommes généralement et je me sens bête à chaque fois que je l’embrasse. Maladroite, intimidée, je ne peux m’empêcher de ressentir un frisson électrique.
Je soupire. Posant mon front contre le sien, je souris, ma pupille me fait mal. La couleur ambrée de mon regard tiraille affreusement et je ferme un instant les yeux. Le vent léger provenant de la nuit nous enlace alors qu’il me porte jusqu’au lit…

* * * * *

Mésopotamie, il y a longtemps
Je hurle, je me débats, j’ai la sensation que l’on m’arrache le cœur et l’âme. Je suis une furie, je suis un fauve qui veut tuer. Ma mère est là, son visage imperturbable,  j’ai seize ans. Je ne veux pas repasser le portail. Ciàn, je ne veux pas qu’on m’arrache à Ciàn. Je ne suis pas parfaite, j’apprends mon pouvoir, seule parfois parce que je ne veux pas Lui faire de mal mais il me contrôle, mais sans lui, sans lui je ne pourrais pas !
Je ne veux pas retourner sur Shadukiam !Pourquoi ai-je commencé à jouer à la déesse ? Je ne pouvais pas me contrôler, Ciàn ! Ils n’ont envoyé que des femmes pour me ramener, je ne veux pas. Je ne veux pas qu’on m’arrache à lui ! Ma chevelure est rouge comme le sang, si je pouvais LA tuer !

Le corps de Ciàn est sur le sol, inconscient. Il n’a pas voulu qu’on m’arrache à lui. Je suis nue, lui aussi. Son désir survit, il s’échappe d’une lueur argenté de sa peau, je veux le voir encore, ne me l’enlevez pas ! NE ME L ENLEVEZ PAS !!

* * * * *

Mésopotamie, il y a longtemps
Ciàn hante mon esprit et je veux le retrouver, je ne demande rien de plus. Qu’en ai-je à foutre du Ghistre et de tout le reste ? Je veux Ciàn. Je ne veux que lui. Uniquement lui. J’ai fuis, milles fois, milles instants, sans jamais réussir à y retourner. Et puis…
Je suis dans la maison de mes premiers amours. Elle a tant changé, je ne suis pas partie si longtemps pourtant. 70 ans ont passé sur terre et j’oublie ce détail. J’oublie la différence de nos mondes. 70 années…comment peut-on oublier le temps qui s’écoule différemment. J’entends des enfants courir, une femme parler. Je sais que père a donner la maison à Ciàn, je ne sais rien de plus. M’aurait-il remplacé ? Pour une fois, me traiter de fantôme n’aurait été que trop vrai. Je déambule dans les couloirs, me rapprochant du bruit et une femme apparait au coin d’un couloir. Elle a mon âge j’ai l’impression.

-Il a dit que vous viendriez. Il vous attend depuis trois jours.

Ses paroles me sont brusques et je ne veux pas lui parler. Mes sourcils se froncent, mon corps s’avance, elle me fait signe de rentrer. Elle aurait pu craindre une intruse, une inconnue mais apparemment pas. Je m’avance, je ne me souviens pas du temps qui a trop passé ici. Non…
Je la fixe, sans détourner mon regard d’elle avant de pénétrer dans mon ancienne chambre. Dans le lit, git un corps vieux, aux traits marqués par la mort prochaine et mon cœur saigne brusquement.

-Ishthar tu es là…

-Ciàn ?

Je me mets à trembler. Et je me souviens.  Je n’ai le temps que de le prendre dans mes bras, de respirer son odeur, de voir les filaments de son désir et la mort vient me le prendre, faisant hurler mes larmes à mes yeux.  Couchée près de lui, je suis incapable de bouger….incapable…




Dernière édition par Ishthar Ans'lla le Lun 30 Sep - 11:13, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Journal de Ishthar   Journal de Ishthar I_icon_minitimeLun 30 Sep - 10:49


Ans’Lla, maîtres des émotions, manipulateurs de sentiments


Journal de Ishthar, période du Ghistre. ⊹
Ishthar a 16 ans
Papa m’a raconté beaucoup d’histoire. Les légendes djinns comme celles humaines. Tellement de mots, d’inventions, de paroles, de croyances. Tout ça pour quoi au final? Expliquer le monde? Expliquer le pourquoi du comment? Parce que sans cela, l’être vivant a peur. Peur de ce qu’il ne connait pas, peur de ce qu’il est? Mais pourquoi ne pas accepter, tout simplement, que le début de quelque chose peut-être ignoré ? C’est facile. Il suffit de se dire qu’il y a un jour un début et que tout début entraîne une fin.
Le début des djinns, il y a milles histoires. Milles légendes. Milles mots. Mais qui sait au final la vérité sur tout cela? Personne. Ma seule conviction c’est que tout a commencé bien avant Kashkash, bien avant, bien avant qu’on puisse se souvenir. Cela a commencé quand le premier vampire est apparu peut-être, mais chez l’humain cela signifie quand ?
La bible des humains raconte que le premier vampire  serait Caïn, quand il tua son frère, il fut condamné pour toujours. Papa m’a aussi parlé de Lilith. La première épouse d’Adam. Bannie pour être au diable, à tout jamais. Tout ça c’est des histoires. Comme celle de notre famille. Je l’aime bien cette légende, parce que c’en est une. Cela explique pourquoi nous mourrons jeunes. Pourquoi je mourrais jeune.
Je la raconterais un jour à Nemaïdes.

Au début du monde, quand il n’y avait que peu de chose, il y avait déjà les djinns qui…avec amour et tendresse, veillaient sur les hommes. Mnesis était encore parmi eux. C’était avant qu’on puisse nommer Kashkash. Avant que notre mémoire, notre histoire ne soit qu’un morceau de souvenir passé, un morceau de souvenir. C’est une légende.
Nous étions déjà des gardiens. Nous étions déjà forts. Mnesis était servis par ses enfants, nous. Nous l’aimions comme l’on peut aimer une mère nourricière. Il n’y avait pas de jalousie, pas de sentiment noir pour animer le cœur et l’esprit. Nous faisions ce que Mnesis nous disait. Nous étions les protecteurs et pourtant certains d’entre nous ne comprenaient pas pourquoi il fallait protéger les hommes. Cette race étrange, capable de tuer, capable d’être aussi sombre que la nuit.

Je ne me rappelle pas bien de ce que m’a dit papa. J’écris parce qu’il me manque. Parce que Ciàn me manque aussi. Je suis enfermée au Ghistre, et que sans cela je vais devenir folle. Mon âme meurt peu à peu loin d’eux. Je me console avec peu de chose….qu’est-ce que c’est déjà la suite de l’histoire…

Nous étions déjà des gardiens. Nous étions déjà forts. Les vampires commençaient les balbutiements de leurs existences. Ils étaient primitif et grossiers, une sorte d’esquisse mal faites. Mnesis était servis par ses enfants, nous. Nous l’aimions comme l’on peut aimer une mère nourricière. Il n’y avait pas de jalousie, pas de sentiment noir pour animer le cœur et l’esprit. Nous faisions ce que Mnesis nous disait. Nous étions les protecteurs et pourtant certains d’entre nous ne comprenaient pas pourquoi il fallait protéger les hommes. Cette race étrange, capable de tuer, capable d’être aussi sombre que la nuit.

Jusqu’à ce qu’un djinn en tue un autre. Dans les dunes de sable, il répandit le sang de son semblable. L’on raconte qu’il était le fils d’un humain et d’un djinn et qu’ainsi nous fûmes destitués, peu à peu de notre race pure pour se conjuguer à celles des humains. Car ainsi nous pouvions être capables de comprendre et de protéger ces êtres qui nous semblaient si différent.
Et le tueur était une tueuse. La première Ans’lla.  Mnesis posa sa main sur son front et ses cheveux blanchirent. Ils devinrent la marque d’une malédiction pour les autres, pour d’autres la promesse que nous pourrions être meilleures gardiens car sans les émotions humaines, nous ne pourrions rien faire.

-Malinie Ans’lla, voilà un geste que tu regretteras. Je vais t’offrir le monde des émotions. Tu as sept enfants, leur pouvoir ne se déclenchera alors qu’à l’âge béni où l’enfance quitte le corps. L’un d’eux n’aura aucune émotion mais pourra leur donner vie. D’autres seront animés par la colère, par l’amour, par le désir, parce qui est beau et horrible dans ce monde. Alors vous ne verrez plus un corps mais son âme et ses désirs. D’un visage vous pouvez tout oublier, mais vous vous rappellerez d’eux par leurs émotions et personne ne pourra jamais être oublié de votre regard différent. Vous rappellerez, famille, qu’un seul sentiment ne peut exister. Vous manipuler la colère comme l’amour, la peur comme le désir. Vous en souffrirez…mais c’est là le prix de votre crime.

Elle est bête cette légende sur notre famille. Je pense que papa l’a inventé de toutes pièces quand j’ai commencé mes crises de manque. Je pense qu’il a essayé de donner quelque chose….
En gros, dire que nous avons été punis pour avoir commis le premier crime djinn, c’est bête.

Je ne veux pas rester loin de mon père, je ne veux pas être ici. Je déteste tout cela. J’essaye de me rappeler de tout ce qu’il m’a toujours raconté. Des légendes, des mythes, et je n’arrive pas à me consoler. Je me dis que…je me dis que tout cela n’est que bêtise.
Je pourrais raconter à Nemaïdès que nous avons été punis parce que notre première ancêtre a été la première à tuer. Parce que nous avons été mêlés à l’humain, mais que cela a permis aux djinns de devenir de meilleurs gardiens, pas seulement animés d’un but mais d’émotion. Que cela a rendu le peuple des sables plus proches de l’homme, une fois le portail passé. Mais c’est une histoire inventée par mon père peut-être et personne ne sait rien du tout début.

Pourquoi m’y raccrochait alors ?
Parce que j’ai peur. J’ai peur d’être seule je veux revoir Ciàn, je ne veux pas rester ici. Je ne veux pas être seulement l’ensorceleuse….je ne veux pas n’avoir que ce sobriquet sordide.  




Dernière édition par Ishthar Ans'lla le Lun 30 Sep - 11:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Journal de Ishthar   Journal de Ishthar I_icon_minitimeLun 30 Sep - 11:05


Ans’Lla, maîtres des émotions, manipulateurs de sentiments


Journal de Ishthar, période du Ghistre. ⊹
Ishthar a 17 ans

C’est donc cela qu’ils veulent tous? Mener par ma pute de sœur ? Me traiter simplement d’ensorceleuse et s’amuser jours après jours à me frapper, me pousser, me pousser à bout !? Qu’est-ce qu’ils veulent donc tous à force ? Me briser ? Mais je les briserais avant ! Je vois tous leurs désirs, je me sens furieuse et cette furie anime mon esprit comme une arme.

UC


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