Along with the Girl (Pv Ian)



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 Along with the Girl (Pv Ian)

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MessageSujet: Along with the Girl (Pv Ian)   Along with the Girl (Pv Ian) I_icon_minitimeJeu 19 Déc - 18:54

Avant...

La main assurée et le regard fixé sur la cible, je me concentre malgré les tentatives pour me déconcentrer. Je tiens la fléchette dans mes doigts sans la serrer plus que de mesure. Je respire un grand coup et je résiste à l’envie de détourner le regard vers mes deux adversaires qui font les pitres. Bien tenté les gars mais je ne me laisserais pas avoir. Mon bras se détend enfin et ma fléchette vient se planter dans la tranche des 20, à peine à quelque millimètre de la zone fois 3. C’est râlant ! Les cris et les acclamations s’élèvent dans le Mc Guinty pour célébrer une fois de plus la victoire du champion local.

Je grimace lorsque je m’approche pour retirer ma fléchette et que je constate combien la frontière entre la victoire et la défaite peut être ténue. Lorsque je me retourne, je découvre le sourire radieux d’Andrew Mc Guinty, le propriétaire des lieux. Son visage rougeau aux traits de boxeur à la retraite s’est illuminé depuis que la perspective d’être battu par une fille s’est envolée. Il me tend une pinte de Black’n Black, 50cl de Guiness Draught et 1cl de liqueur de cassis.

« - Aller fillette ! Je te l’offre. Tu t’es bien défendue… pour une fille »

J’attrape la pinte, le rire aux lèvres et je trinque avec le petit homme trapu qui tient mon nouveau repaire. La bière coule dans ma gorge et goût du cocktail pression me rappelle le pays.

« - J’ai faillit t’avoir papy ! Tu me donnes ma revanche ? »

Il éclate de rire tandis que j’essuie du bout de la langue la moustache que forme la mousse épaisse de la pression sur ma lèvre supérieure. Je plonge mes yeux dans les siens, le défiant de me redonner ma chance. Il me fait un clin d’œil avant de lever la main d’un geste évasif.

« - Je ne voudrais pas te battre une nouvelle fois devant tout ce monde ma belle. Enfin on verra plus tard si tu es toujours décidée à tenter ta chance. On ne gagne pas si facilement mon maillot de l’équipe du Leinster ! »

Je me fous un peu du maillot de Rugby dédicacé qui se trouve dans la vitrine mais j’ai remarqué que pour s’intégrer dans un milieu de mecs, il fallait les défier un peu et jouer des coudes. Ils adorent ça quand une jolie fille, compatriote de surcroît vient les titiller dans leurs petite compétions masculines… enfin tant que la fille en question ne gagne pas. Est-ce à dire que j’ai perdu par intérêt ? Bien suuuuuuur… j’ai sûrement fait exprès, hein ?  En fait j’aurai adoré chiper le trophée à la barbe de tous les joueurs présents. Pourquoi ? Parce que j’aime les défis et parce que j’aime battre les mecs à leur propre jeu !

« - Bah j’en voulais pas de ton maillot ! Je supporte le Munster de toute façon ! Aller je te le laisse parce que je suis magnanime. »

Je ris en portant ma pinte à mes lèvres après avoir choqué celle-ci contre la sienne. Comment ça ? Une fille de Dublin qui supporterait le Munster au lieu de son Leinster natal ? Qui pourrait un instant croire à ce mensonge plus gros que moi ?

« - Oui c’est ça fillette ! Alors dis moi ? T’as perdu il me semble : Tu nous dois un show ! »

Dans un autre lieu, dans un autre monde, dans la bouche d’une autre personne, je crois que je pourrais mal le prendre. Mais là on est chez moi, ou presque. Le Mc Guinty’s est un vrai bar irlandais, pas un de ces établissements n’ayant d’irlandais qu’un vague cousinage hâtivement revendiqué pour attirer les curieux. Non, Le Mc Guinty’s est un vrai pub irlandais, perdu au milieu de la métropole de Seattle. Le lieu de rassemblement d’une communauté d’expatriés ou de descendants d’immigrés cherchant à retrouver le temps d’une soirée un peu du pays abandonné. Pour moi qui ait fuit ma vie de merde en Irlande, ce genre de pub me permet de retrouver mes racines, de m’imaginer une Irlande que je n’ai pas eu envie de fuir sans jamais me retourner.

« - Ah oui ? J’avais oublié. Heureusement j’ai apporté mon violon. Tu peux me le passer ? »

J’aime l’ambiance chaleureuse et détendue des bars irlandais. J’aime aussi cette impression que l’on ressent comme quoi tout peut se terminer en bagarre si les mots et les esprits s’enflamment un peu trop. J’aime aussi les gens qui les fréquentent parce qu’ils ne se prennent pas trop la tête. Et que s’ils me mettent parfois la main aux fesses, ils ne le prennent pas trop mal si je la leur tords un peu.

Le patron du bar me tend mon violon qu’il conservait sous le bar et je le sors de son étui avant de le poser tout contre ma joue. Je lève mon archer tandis que le silence se fait soudain. Je fais un clin d’œil au pianiste qui s’installe devant son piano. C’est un type d’une trentaine d’année au physique sec et aux cheveux poil de carotte. Il hoche la tête et entame l’intro du morceau. C’est une gigue endiablée, une adaptation d’un chant traditionnel Irlandais. D’ordinaire il se joue avec une flûte et un violon. Je ferme les yeux et je lance mon archer sur les cordes, oubliant tout autour de moi.

Oh je m’imagine très bien, debout sur la scène au milieu du cercle des habitués du pub. Je me vois comme si j’étais à la place du public Je porte un haut noir au col ouvert ample qui laisse entrevoir une épaule un short noir moulant passé par-dessus des collants noirs

Spoiler:


Mes cheveux roux flamboyants  retombent sur mes épaules, illuminé par les spots qui se braquent sur moi tandis que le son de mon violon s’élève. J’ouvre les yeux, plongeant mon regard dans ceux des gens qui m’écoutent. Je tourne sur moi même, entamant un petit pas de danse traditionnel. Mes pieds dansent en rythme, suivant la musique. Je tourne, tourne et virevolte, laissant s’envoler mes longs cheveux couleur d’automne.

Des mains battent en cadence, marquant le rythme effréné du morceau. Je me sens revenir chez moi, en cette Irlande que je fantasme et que je n’ai jamais quittée au fond de moi. Je ne joue pas Shakespeare avec ma troupe. Non, c’est plus fort encore : Je suis celle que j’ai toujours voulue être : Une femme heureuse de se produire et d’enflammer les esprit. Je sais capter les regards, jouer avec le public et m’offrir comme si j’étais nue en pleine lumière.

Lorsque enfin le morceau s’achève, les applaudissements me font rougir comme s’il s’agissait de la première fois. Je reprends mon souffle, éblouie par la lumière des néons qui ne me quittent plus. Je mords ma lèvre, dans un petit sourire à la fois ravi et enfantin. Mes yeux parcourent à nouveau le public et j’adresse un sourire à un homme qui me regarde les yeux brillants. Mon archer se pose à nouveau sur les cordes de mon violon et j’entame une nouvelle gigue.


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MessageSujet: Re: Along with the Girl (Pv Ian)   Along with the Girl (Pv Ian) I_icon_minitimeJeu 26 Juin - 23:52

C’est fou comme la société actuelle se scandalise dès lors que vous affirmez ne pas fêter votre anniversaire. Personnellement, j’ai toujours trouvé ça dingue, et à ranger dans la catégorie « Quoi ? Tu n’es toujours pas marié ? », « Bon alors les enfants, c’est pour quand ? » et autres « Rester célibataire ça risque de te peser au bout d’un moment ». Non mais de quoi je me mêle, sérieusement ? Pourtant, lorsque mes rares fidèles amis de Boston ont débarqué à Seattle à ma plus grande surprise pour me prévenir que cette fois-ci ils ne laisseraient pas passer mes 37 balais, je n’ai pas eu le cœur à me plaindre ni à râler. Je les ai accueillis à bras ouverts, et j’ai accepté de célébrer dignement l’événement dans un vrai bar irlandais comme il y en avait dans ce pays qui n’était qu’à moitié le nôtre. Nous étions fervents patriotes dans nos cœurs, mais nous ne nous leurrions pas : nous étions Américains avant toute chose. Mes parents n’avaient certes jamais réalisé le fameux rêve en question, mais notre génération avait été plus favorisée en un sens, et peut-être moins soumise à la mauvaise réputation des immigrés de ma ville natale. Alors, par esprit de folklore, nous nous revendiquions un peu de cette nation outre-Atlantique, sans exagération. Ce n’était que le prétexte idéal pour s’amuser, pour puiser dans les racines de notre enfance avec légèreté. C’est dans cet état d’esprit que nous avons donc débarqué au Mc Guinty’s, à l’heure de pointe évidemment. Il n’y a rien de plus triste qu’un bar à demi-plein, et c’est pourquoi une expression ravie pouvait sans doute se lire sur nos visages au moment de franchir le seuil du lieu, enfumé, gras de rire et riche d’alcool.
Un anniversaire sans Guinness, ce n’est pas un vrai anniversaire, comme disait mon père. Pour une fois que je formule une pensée agréable envers le vieux… Il fallait croire que mes amis avaient une influence réelle sur mon humeur et sur mes considérations parfois abruptes en ce qui concernait ma famille.

Pendant un temps, il n’y eut que la bonne humeur, la descente facile et les immanquables conversations nostalgiques. Au bout d’un moment, j’ai cessé de compter les « Tu te souviens ? » Ça faisait mal, parfois, de se rendre compte du chemin parcouru. De ceux qu’on avait perdus en route, volontairement ou non. Ça faisait mal d’apprendre que certains s’étaient enfoncés dans une vie de misère, que d’autres se complaisaient dans une criminalité à la petite semaine qui les confortait dans une moralité médiocre et incapable de les élever socialement, malgré le blé rapporté. Je préférais me souvenir de nos conneries de mômes. Des fois où on se gargarisait d’avoir réussi à voler une poignée de bonbons sans se faire prendre, et même du jour où Julian s’était fait gauler par son propre père dans la boutique du vieux Joe. On passait de l’hilarité au semblant de larmes. On savait qu’il n’y en aurait pas beaucoup d’autres, des soirées comme ça. Comment savait-on cela ? Aucune idée. L’instinct, le pressentiment. L’urgence de vivre. Oui. Il fallait vivre, et vivre vite et bien. Je n’ai pas eu une seule fois de commentaires désobligeants sur l’existence que je menais. Certains savaient, d’autres non. Même la bière ne suffit pas à délier les langues, et il n’y eut pas d’alcool mauvais.
Sauf quand on a failli parler des vampires.

« Arrête vieux… Tu peux pas dire ça. »
« Sûr que j’peux. Faut les accepter, c’est tout… Comme nous on nous a accepté, d’ailleurs… »
« Ouais, j’suis pas sûr de la comparaison, là par contre… »
« Puis t’es con. Ça a rien à voir. »
« J’suis pas con. Faut juste arrêter de croire qu’en faisant payer aux autres on va pouvoir se venger de ce qu’on a subi… Puis y’a pas que nous… »
« Oh non putain les gars on avait dit pas de politique. »
« Tu compares des gens qui crevaient la dalle et qui ont fui ces putains de British avec des monstres qui tuent d’autres gens. »
« Parce que les humains ils se tuent pas déjà entre eux peut-être ? »
« Depuis quand la soirée d’anniv’ s’est transformé en séance de débat, là ? »
« Depuis que t’as eu l’idée de la ramener sur le sujet ? »

Je secouai la tête. Le ton n’était pas particulièrement élevé. On sentait plus les mecs qui se chambraient et se disputaient sur un sujet, pourtant sensible, pour le plaisir. Alors tout allait bien. Je n’avais pas envie de débattre, moi non plus. À la place, je remplis à nouveau le verre de Logan qui continuait de marmonner je ne sais quoi à propos des droits civiques des noirs en 1963. Bref.
Soudain, un silence se fait, me poussant à tourner la tête vers le nouveau centre de l’attention. Une jeune femme, rousse et plutôt jolie, s’installait avec son violon, et s’apprêtait à nous offrir un morceau de musique traditionnelle pour embellir un peu plus l’atmosphère. Le sujet des vampires disparut d’autant plus vite.

Comme par magie, la musique retentit, et avec elle la folie qui saisit tous les Irlandais, forcément remués, charmés par le chant du violon et les pas de la musicienne. Impossible de ne pas sentir la jambe et le pied battre la mesure, impossible de ne pas l’encourager tout en respectant son art. C’est le moment où les pensées se dissolvent dans une sorte de transe qui n’appartient qu’à nos origines. Les yeux brillent davantage, les mains deviennent moites, et le bonheur prend vie. Je termine mon verre cul sec, sans pour autant lâcher le regard de l’inconnue. Elle est transfigurée, elle aussi, par le plaisir manifeste qu’elle apporte à ceux qui l’écoutent. La chaleur est à son comble. De l’extérieur, je suis sûr qu’on peut sentir le pub exulter, transpirer par toutes les planches qui le composent son amour de l’existence et sa fierté de poursuivre la route des anciens, des aïeuls qui se sont battus pour atteindre les côtes de ce beau continent.
Le morceau prend fin, et les exclamations fusent de toutes parts. Je ne suis pas le dernier à applaudir, et je souris à la femme dont le teint a pris une adorable couleur rosée. Elle me sourit en retour. Je suis l’homme le plus heureux du monde. C’est fou ce qu’un sourire de femme peut rendre stupide.
Elle recommence à jouer.
Les danseurs montrent enfin le bout de leur nez, et si mes camarades sont trop timides pour inviter une partenaire dans l’assistance, je n’ai pas à me poser cette question. Une autre rouquine s’avance vers moi, me tendant une main qui ne prête pas à confusion. Je ne lui fais pas l’affront de refuser. J’ai toujours aimé danser. Mieux : je suis bon, à ça. Je me fais amicalement railler, et j’envoie de façon similaire bouler ces jaloux en m’attachant à la taille de la fille, dont le rire parvient à se faire entendre malgré l’ambiance survoltée.

Un dernier regard à la musicienne, et nous sommes partis.
L’exercice ne me demande pas d’effort particulier. Si ma mémoire me joue parfois des tours, mon corps, lui, se souvient. Il se souvient des pas appris et répétés lors des rares fêtes de famille, et surtout celles des amis. Il se souvient de la joie animale, sauvage, qui tord mon ventre et mes entrailles et qui me donne envie d’embrasser celle dont la souplesse se joue si bien de l’étreinte de mes bras.
Parvenir à éviter les autres, tracer son chemin, couple harmonieux bien qu’éphémère. Les regards sont francs, les rires jamais loin. L’exaltation devient plus forte que tout le reste. On s’oublie en tant qu’individu, pour se transformer en membre vivant d’une communauté saine et joyeuse, heureuse de se trouver au moment présent, malgré l’évidente nostalgie.
Le partage, la danse, la camaraderie et les femmes.

C’est ça aussi, être Irlandais.


Dernière édition par Ian McKennitt le Dim 2 Nov - 1:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Along with the Girl (Pv Ian)   Along with the Girl (Pv Ian) I_icon_minitimeDim 6 Juil - 18:19

Mon archer s’anime. Il glisse et virevolte sur les cordes de mon violon. Seule au centre de l’estrade, illuminée par les spots, j’ai l’impression de cuire sur place. Pourtant je ne voudrais être ailleurs pour rien au monde. Rien ne remplace ce sentiment d’ivresse qui s’empare de moi lorsque je laisse s’envoler tous mes soucis, ne me souciant que de l’instant présent. Je repousse mes longs cheveux roux en arrière d’un coup de tête sans jamais perdre le rythme endiablé que j’imprime à mon archer. La gigue que je joue parle de la vie, de l’amour, de la joie de vivre malgré toutes les galères de la vie. C’est un hymne au temps présent, rien ne compte si ce n’est l’instant.

Les habitués le comprennent sans même que l’on ai besoin de les pousser : Devant moi, les chaises et les tables s’écartent pour laisser place aux danseurs. Des hommes et des femmes se prennent par les mains et se laisse porter par la musique. Je sens mon cœur s’emballer. Je me sens vivante, heureuse d’être là et fière d’être irlandaise. Mon Irlande est éternelle, son essence se retrouve dans chacun de ces petits pubs que l’on retrouve partout dans le monde. Qu’importe que la plupart des habitués ne soient pas vraiment des nôtres : Nous les accueillons volontiers parce que la musique, la joie de vivre et l’envie de partager avec les autres sont universelles. Je ne sais ce que lisent les spectateurs sur mon visage mais je pense que mon sourire radieux doit illuminer mon visage.

Je me sens prise au jeu. Je virevolte sur moi même, dansant sur ma musique. Je lance des regards complices à mes partenaires d’un soir. Le pianiste, une grand type non moins roux que moi dont je ne connais même pas le nomme cesse de me dévorer du regard. Je secoue la tête amusée tout en frôlant son avant bras de mes fesses. Il secoue la tête à son tour avec le même sourire que l’on adresserait à une enfant turbulente. Mes pieds frappent le solen rythme, et je tourne à nouveau sur moi-même laissant mes cheveux flamboyants virevolter tout autour de moi tel un halo embrasé.

Le morceau s’achève et nous nous regardons un bref instant l’homme au piano et moi… Il entame un petit air de trois notes que je reprends illico. Une nouvelle danse ? Toujours ! Mes yeux croisent ceux du public et je sais que mon visage prend une teinte colorée. J’aime me sentir au centre de l’attention, que les regards se posent sur moi quand je suis dans un tel état d’ivresse. Un homme en particulier me regarde avec un grand sourire enfantin sur le visage. Il est de grande taille mais pas tellement que cela en fait pour un homme. Bien bâti, les cheveux châtain et les yeux bleus, son visage est bien découpé, emprunt de caractère. Il doit avoir au moins la trentaine bien passée et donne l’impression d’avoir bien vécu. Le genre de type que j’ai toujours trouvé rassurant et intrigant en fait. Je lui rends son sourire me demandant s’il est marié… Cette pensée soudaine manque de me faire rire. Je suis venue ici pour m’amuser pas pour une aventure.

Mon archer entame un nouveau ballet. Mes doigts le guident en cadence, tandis qu’une nouvelle gigue endiablée s’élève dans la salle. Prise d’une impulsion subite, je saute de l’estrade pour atterrir un pied et demi plus bas au milieu des danseurs. Des cris ravis s’élèvent tandis que je me glisse au milieu de ceux qui font la fête. Mes pieds virevoltent en rythme tandis que je tourne sur moi-même. Un jeune couple piétine ? Sans cesser de jouer, je leur montre les pas à reproduire avant de me lancer à nouveau au milieu des danseurs. Des mains se posent sur mes hanches et je tourne en rythme acceptant l’invitation. L’instant dure le temps de la fin du morceau. L’homme qui tourne avec moi dans mon dos exécute chaque pas en rythme me guidant d’une main experte. Je passe d’un bras à l’autre, je tourne sur moi-même entraînée par l’habile danseur.

Enfin, je quitte les bras du danseur, lui décochant un dernier sourire avant de remonter sur la scène. Je laisse retomber mon archer sous les applaudissements. Je suis épuisée, en nage et une main secourable me tend une pinte de Guinness que je saisis vivement. Je la porte à mes lèvres buvant quelques longues gorgées. Le pianiste s’est mis à jouer un petit air jazzy sur lequel j’ondule doucement en rythme pour reprendre mon souffle. Et puis tout recommence à nouveau : Mon archer se pose sur les corde de mon violon et la fille d’Irlande qui ressent l’ivresse de la scène possède à nouveau mon corps. Je suis ici et ce moment est le mien. Non c’est celui de tous ici même…

Combien de morceaux se succèdent ? Je ne sais plus. Je n’ai pas envie de compter. Nous sommes tous irlandais ici, au moins pour un soir. J’ai bu je ne sais combien de bière et j’ai dansé avec de nombreux hommes. La nuit est belle, et pas encore finie mais je suis vidée. Pourtant, je m’approche du pianiste pour lui murmurer une dernière proposition. Le regard ravit, il acquiesce. Cette fois sa voix s’élève tandis que les premières notes sont égrainées dans un silence religieux. Je pose mon violon à nouveau sur mon épaule, suivant à mon tour… Des chœurs s’élèvent en réponse…


Les voix puissantes et graves s’élèvent, résonnant dans le pub avec ferveur. Protestants, catholiques, émigrés ou de vieille souche irlandaise, nous nous retrouvons tous en cet instant. Les autres ne sont pas exclus : Nous clamons notre fierté d’être nous même et nos racines sont si profondément ancrées en nous que nous nous retrouvons le temps d’une dernière chanson. Mon cœur bat plus fort avant que l'hymne ne retombe. Des cris de joie s’élèvent à nouveau et je salue une dernière fois, grisée par les applaudissements. Je descend de l’estrade, fendant la foule jusqu’à trouver un siège dans lequel je m’affale avec délice. En face de moi, plus vif que d’autres qui le regardent avec envie, l’homme au regard si bleu s’est installé. Je laisse échapper un soupir las mais mon sourire est radieux…

"- Hello ? J'ai pris votre place ? Désolée, je peux m'en aller si vous voulez..."


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MessageSujet: Re: Along with the Girl (Pv Ian)   Along with the Girl (Pv Ian) I_icon_minitimeVen 19 Sep - 18:23

La violoniste a plongé dans le bain de danseurs pour se joindre à nous. Je l’ai vu en entendant la clameur de ceux qui l’ont aperçu sauter parmi nous, et mon sourire s’est accru. Elle respire la fraîcheur, l’insouciance du pays, un amour de la musique sans concession. Certains amis sont allés tenter leur chance auprès d’elle, appréciant sa dextérité, sa capacité à jouer et à danser en même temps. Il était de bon temps que je tente à mon tour, et c’est d’un bras solide que je l’ai entraîné, sans qu’elle ne m’oppose de résistance. J’aime l’intimité qui s’instaure rapidement quand deux personnes dansent. Plus qu’une conversation, plus qu’un baiser. Il y a quelque chose d’incroyablement puissant qui se développe, lorsque deux partenaires se trouvent, s’accordent. Une harmonie, une évidence qu’on cherche à prolonger, avant de céder à la résignation et d’abandonner l’étreinte, dans l’espoir qu’elle se reproduise un autre soir. Plus longtemps. Elle me sourit. Je l’abandonne, la laisse filer en douceur.
Quelques heures plus tard, je dois tapoter l’épaule d’un Logan trop bourré pour tenir tout seul sur ses jambes. Je le maintiens solidement, légèrement en arrière tout en le laissant vomir tout son saoul. Je soupirai, finissant par lever les yeux vers le ciel sombre.

« Plus jamais… Plus jamais… »
« Mais oui… Bien sûr… »

Je me retins de rire pour ne pas le vexer ni en rajouter une couche. La situation était suffisamment gênante comme ça. À l’intérieur, on entendait encore les conversations et les rires qui résonnaient dans le Mc Guinty.

« T’aurais dû manger un peu plus, c’est tout. »
« D’habitude j’tiens… J’te jure que je tiens… »
« C’est pas grave. On va trouver quelqu’un pour te ramener chez toi. Lewis voulait rentrer de toute manière.»

Logan se redressa, le front en sueur. J’attendis d’être certain qu’il ne tomberait pas dans les vapes pour le relâcher lentement, sans le quitter des yeux.

« Ça va… ? »
« Ouais. T’en fais pas. J’suis désolé. »
« Tu plaisantes ? Allez viens, on rentre. »

Il se dirigea vers les toilettes tandis que je me dirigeai vers notre table, temporairement déserté. C’est alors que sur une chaise à proximité, je vis la belle violoniste se poser. Elle devait avoir besoin de marquer une pause, après avoir égayé une bonne partie de la soirée. Et parmi mes amis qui se demandaient lequel arriverait à la rejoindre en premier, je les contournai, leur adressant un sourire égrillard et malicieux en venant tranquillement reprendre ma place. Sa réplique me fait sourire, et je récupère mon verre au fond duquel traîne encore un peu de Guinness.

« Vous plaisantez ? C'est vous la maîtresse des lieux, ici ! On ne va pas chasser notre musicienne, quand même… »

Je m’accoudai, la couvrant d’un regard volontairement charmeur.

« C’est d’autant plus rare de voir une violoniste ET une danseuse mettre autant de cœur à l’ouvrage… Irlandaise de souche ? Vous êtes née là-bas où vous faites partie des pièces rapportées comme nous ? »

D’un geste de tête, je désignai à l’arrière mes amis un peu plus loin. Je me redressai légèrement.

« J’vous paye un verre ? Vous l’avez bien mérité. Les bons joueurs deviennent rares. C’est quoi votre nom ? »


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MessageSujet: Re: Along with the Girl (Pv Ian)   Along with the Girl (Pv Ian) I_icon_minitimeDim 26 Oct - 16:23

« - Hello ? J'ai pris votre place ? Désolée, je peux m'en aller si vous voulez... »

Je laisse échapper une petite grimace mutine, celle qui semble dire « Vous ne voudriez tout de même pas que je m’en aille ? ». L’homme aux yeux bleus me regarde me rendant mon sourire avant de porter son verre à ses lèvres, et de se pencher vers moi. Si j’étais farouche et si j’avais l’esprit mal tourné, je pourrais suspecter un changement de point de vue sur mon décolleté. Le voudrais je ? Je dois bien avouer que les yeux bleus et les traits rugueux de cet homme ne sont pas sans charme…

« - Vous plaisantez ? C'est vous la maîtresse des lieux, ici ! On ne va pas chasser notre musicienne, quand même… »

L’homme s’est accoudé pour se rapprocher de moi et me couve du regard. Je pose mon étui à violon sur le bar pour ne pas le piétiner. Je tapote du bout des doigts avant de glisser mon instrument à l’intérieur. Je tourne à nouveau la tête vers l’homme qui m’observe et je ne peux m’empêcher de rougir devant l’insistance de son regard.

« - C’est d’autant plus rare de voir une violoniste ET une danseuse mettre autant de cœur à l’ouvrage… Irlandaise de souche ? Vous êtes née là-bas où vous faites partie des pièces rapportées comme nous ? »

Je ris de plus belle et prenant mon pire accent du Northside de Dublin, je lui réponds d’un ton léger :

« - Je suis une pure Dublinoise. J’ai plus de Guinness dans mon sang que d’hémoglobine. Mais ne le dite pas autour de vous, on me croit sage. Mais qui peut lutter contre ses origines.»

Je soulève doucement le pendentif à mon cou pour lui le lui montrer. C’est un trèfle d’argent gravé à mon nom sur le revers. Je cherche un instant le barman des yeux et il me répond d’un signe de tête. Je pose à nouveau mes yeux sur ceux de l’homme en face de moi.

« - Vous trouviez que je mettais du cœur à l’ouvrage ? Je vous remercie. Mais vous-même ne vous êtes pas gêné pour poser vos mains sur mes hanches et m’entraîner danser, non ? »

Dit sur un autre ton, mes mots pourraient être un reproche, mais là c’est juste une simple plaisanterie. Qui pourrait être interprétée comme une invitation à poursuivre plus en avant… Mmmm… Que fais tu ma fille ? Ce gars à la trentaine et tu ne sais même pas qui il est… J’aime ce genre de gars : Trapu, un menton carré, des traits indéniablement masculins et un sourire franc qui donne envie de mieux le connaître. Le genre de type mur, plus âgé que moi et rassurant. Celui même dont je devrais me méfier d’ailleurs… Il tourne la tête vers ses amis attablés derrière lui.

« - J’vous paye un verre ? Vous l’avez bien mérité. Les bons joueurs deviennent rares. C’est quoi votre nom ? »

Je souris de plus belle et je tends la main vers le barman qui s’approche pour déposer devant moi une pinte de Guinness bien mousseuse. Je ris à nouveau, levant mon verre.

« - J’ai déjà un verre, mais rien ne vous empêche de me payer le suivant. Ou mieux de me laisser le gagner en vous mettant la pâtée aux fléchettes ! »

Le prenant à témoin, je porte ma pinte à mes lèvres et je bois une longue rasade. Je repose ma pinte sur le comptoir et d’un coup de langue malicieux, je chasse la moustache de mousse sur le haut de mes lèvres. Je lui montre le jeu de fléchettes sur notre droite. Un groupe vient d’achever une partie. Mon sourire est malicieux.

« - Vous devriez y réfléchir à deux fois : Si vous me trouviez douée avec un archer, vous allez vite vous rendre compte que je suis au moins aussi douée aux fléchettes. »

Je le provoque gentiment avant de boire une nouvelle rasade. Il fait chaud ici ou bien c’est moi qui rougis ? Je me suis tournée vers lui et l’imitant, je me suis penchée, accoudé sur le comptoir. Je secoue la tête et je fais glisser mes longs cheveux roux, les laissant retomber en cascade sur mon épaule droite.

« - Fiona… Fiona MacNeill. Je suis musicienne et comédienne. J’accompagne ma troupe dans une série de représentations à Seattle. »

Folie. Pourquoi je me rapproche de lui ? Si cela se trouve il est marié et il cache son alliance dans sa poche… Oh et puis je m’en moque. J’aime les hommes qui ont du vécu, je le sais bien… Je les aime rugueux et bourru… Avec un je ne sais quoi de mystérieux. Qui est il ? J’ai envie de le découvrir. Je lui tends ma main, un sourire radieux aux lèvres.

« - Et vous ? Que faites vous quand vous ne dansez pas la gigue le soir dans les bars ? »
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MessageSujet: Re: Along with the Girl (Pv Ian)   Along with the Girl (Pv Ian) I_icon_minitimeDim 2 Nov - 2:08

Je la regarde ranger religieusement son instrument. Il paraît pour ma part que je ne chante pas trop mal, mais je me laisse rarement aller à fredonner, et de la même manière, je ne me suis jamais risqué à effleurer un piano, une guitare ou quoi que ce soit. Je ne me fais pas confiance et, sans vouloir faire de jeu de mot douteux, je ne suis pas vraiment sûr que ce domaine soit dans mes cordes. Je préfère laisser ce plaisir à ceux qui savent ce qu’ils font. Et puis la musique chez nous, ce n’est pas vraiment de famille. On est plus doué en ce qui concerne la danse, par contre. Chacun son truc. Elle rougit à mon compliment, ce qui me fait automatiquement sourire. J’adore faire rougir les femmes, quelle qu’en soit la raison. En les taquinant, les moquant ou en les flattant, je trouve toujours l’apparition de ces touches rosées d’un délicieux effet. Souvent, les femmes qui rougissent m’attirent des sentiments meilleurs que celles qui connaissent sur le bout des doigts leur potentiel en matière de sensualité. Et de telles pointes d’innocence ont toute leur place quand il s’agit de séduction.
Elle était donc une vraie, elle. Je ne pus m’empêcher de l’envier un peu, tout en continuant de jouer avec mon verre, mais sans la quitter des yeux. Sa répartie me fit doucement rire. Elle marquait des points. Surtout concernant les origines indécrottablement rivées à vos talons. Etre Irlandais représentait une douce chaleur. La conscience d’une communauté riche, historiquement et culturellement. Mais, comme toutes les origines, cela représentait aussi une certaine tyrannie.

« C’est exactement ce que je dis toujours… Ne vous en faites pas : mes lèvres resteront closes. »

Je me penchai légèrement pour observer son pendentif. J’admirai la beauté simple du bijou.

« Très joli. »

En reprenant une gorgée d’alcool pour la route, j’opinai du chef avec un brin de mauvaise foi et un faux air de ne pas y toucher.

« Mes mains sur vos hanches ? Allons… Vous êtes sûre ? C’est que je n’ai pas été le seul à tenter ma chance de ce côté-là. La musique ça a ce don de faire un peu perdre le sens des convenances de vue. Surtout la nôtre. »

Le barman m’avait devancé pour son verre, mais je ne perdais pas espoir pour le prochain, comme elle me le sous-entendit gracieusement. Elle savait boire, ce qui était là aussi un point extrêmement positif, et je levai ma chope à hauteur de visage pour lui rendre hommage sur ce coup-là. Puis, suivant son regard vers la cible, je sifflai une note brièvement, amusé :

« La vache… Carrément, vous me sortez le grand jeu des fléchettes ? Dans ce cas je vais me faire un plaisir de vous laisser me battre à plates couture, je crois bien. Ça doit faire au moins cinq ans que je n’ai pas eu l’occas’ de m’entraîner, alors… C’est presque injuste, mais si ça vous fait plaisir, ce ne sera pas cher payé ! »

Qui sait, les miracles existent et certains réflexes reviennent vite… hum, pas assez pour me persuader au fond qu’elle ne remporterait pas une éventuelle manche. Je capte sans le relever le mouvement chatoyant des mèches rousses. Et soudain, je me rappelle pourquoi j’ai toujours aimé les « red hairs ». Pas uniquement parce que ça faisait plus Irlandais ou je ne sais quelle connerie. Juste parce que… Je ne sais pas. Je leur trouve un charme, une aura particulière, qui n’ôte rien à ceux des autres. C’est simplement différent. Sa jeunesse l’aide en ce sens. Son sourire aussi, craquant. Je ne suis pas dans un état d’esprit qui me pousserait à planifier un plan drague extraordinaire, je suis déjà un peu trop imbibé pour ça. Je profite juste du moment. Pour l'heure, je ne demande rien de plus, si ce n’est que mes potes continuent de m’accorder soigneusement ce tête à tête peinard en l’honneur de mon anniversaire.
Elle se présente, ce qui me fait rire et tousser après une gorgée de Guinness.

« MacNeill ? Entre Macquelquechose il y a bien moyen qu’on s’entende, dans ce cas ! »

De bonne grâce, je pris sa main dans la mienne, la serrant doucement.

« Ian McKennitt. Enchanté, Fiona. »

Reprenant ma position, bras croisés et calés sur le rebord, je restai songeur quelques instants. On éviterait de s’attarder sur le côté chasseur nocturne, ça ferait mauvais genre pour une première rencontre.

« J’répare les gens. Enfin… Non, pas exactement. Je les reçois quand ils ont mal quelque part, on va dire. Et si j’peux réparer, j’répare comme je peux… En d’autres termes, je suis médecin. C’est pas très sexy et moins romantique que musicienne et comédienne je le concède, mais je suis pas très doué pour mentir ou inventer ce genre de trucs. En tout cas, c’est chouette pour vous. Etre dans une troupe, tout ça. J’espère que ça se passe bien. Vous devez voir du pays, non ? Vous bougez ou vous restez toujours dans le coin à Seattle ? »
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Along with the Girl (Pv Ian)
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