Nuit blanche [PV Ian]



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 Nuit blanche [PV Ian]

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MessageSujet: Nuit blanche [PV Ian]   Nuit blanche [PV Ian] I_icon_minitimeMar 25 Juin - 17:20

"Maintenant tu fais ce que je te dis si tu veux continuer à bosser pour moi ! Je te veux en un seul morceau, je sais de quoi t'es capable mais si tu ne montre pas ça à un toubib je te vire c'est compris !"

"C'est bon, je sens rien j'te dis, c'est pas grave j'ai qu'à mettre de la glace dessus …"

"Spenc', tu fous le camp à l'hôpital et tu discutes pas !"


Je n'ai pas le temps de répondre que la portière du taxi claque et je me retrouve comme une conne sur la banquette en cuir douteux du véhicule. Ma main gauche enserre mon poignet gauche, j'ai beau jouer les caïdes, je n'ai qu'une envie : que la douleur passe. Tout ce que j'espère c'est que ce ne soit pas cassé, quoique un plâtre ça peut faire encore plus mal quand on donne des coups …

Cela doit bien faire trois heures que je suis là. Je ne sais pas si c'est la douleur, l'ennui ou la fatigue qui fait basculer ma tête et me plonge presque dans le sommeil. Avachie sur l'un des fauteuils tant mité qu'aseptisé de la salle d'attente des urgences, mon regard passe d'un coin à l'autre de la pièce. Comme compagnon d'infortune j'ai droit à une gamine sur le point de pondre son mioche sous le regard honteux de papa et maman qui n'ont pas pensé que lui parler de contraception aurait pu s'avérer utile. Un homme d'une soixantaine d'années, assoupi, ou mort peut être. Un biker avec quelques dents en moins qui me regarde avec des poignards dans les pupilles … Ok je suis responsable de ses dents en moins, mais je faisais mon job.

Première soirée, il a fallu que ce soit lors de ma première soirée que le dernier des abrutis se pointe pour me mettre la honte. Il pensait pouvoir m'écraser, lui l'énorme armoire à glace et moi la pauvre petit mouche qu'il voulait dégager de son passage. Mais le hic c'est que les gens, c'est moi qui les dégage qu'ils fassent un mètre vingt ou deux mètres, c'est le même tarif. Les gros lourds déjà trop plein d'alcool n'entre pas, ils ne viennent que pour chercher les problèmes et même si certaines boîtes les laissent entrer car plus ils sont bourrés, moins ils réfléchissent à leur dépenses, le cerbère que je suis n'en fait pas de même.

J'avoue que je suis un brin soulagée quand une infirmière vient appeler le biker, ne plus l'avoir dans mon champ de vision me calme un peu, enfin cela calme mon énervement et non pas la douleur. Je me lève et fais quelques pas tenant toujours mon poignet, à force j'ai peur que mes deux membres ne finissent par fusionner si j'attends encore d'avantage. Je m'approche du vieux et me penche juste pour vérifier s'il respire encore, du coude je le pousse un peu avant qu'il ne bascule sur le divan sur lequel il est installé, ce qui a le don de faire hurler la gamine enceinte jusqu'aux yeux. Je me dirige vers le comptoir où une infirmière vient de reprendre sa place. D'un geste de la tête je lui désigne le vieux et lui lance sur un ton mielleux et innocent.

"A mon avis, vous pouvez tracer son nom sur la liste d'attente, et prévenir directement la morgue. Je dis pas ça parce que je veux passer avant lui, après tout il n'est que 6h du mat, j'attends là depuis 3h face à une ado qui n'a pas su serrer les cuisses il y a neuf mois et crie comme un goret en en découvrant les conséquences, mais prenez votre temps, buvez votre café, aller fumer une clope aussi si le cœur vous en dit."

A voir sa tête elle n'apprécie pas et me pointe mon siège de son doigt parfaitement manucuré. Oui j'ai mal et quand j'ai mal faut pas m'emmerder trop longtemps, il y en a un qui a perdu des dents à cause du poids mouche que je suis, si tu veux je te mets au tapis quand tu veux ma grande ! J'espère sérieusement qu'il y a eu un carambolage énorme sur l'autoroute, un incendie d'une usine chimique ou un crash de ptérodactyle pour expliquer le fait que depuis trois heure pas une blouse blanche ne soit passé par ici.

C'est plus de vingt minutes plus tard qu'une infirmière vient chercher la gamine qui tout à coup refuse de se lever et d'aller accoucher. Cela me fait sourire, ma fille fallait réfléchir avant de te laisser sauter par le premier imbécile venu, c'est un petit peu tard pour réfléchir et ne plus vouloir ton gamin. Aller va le pondre ton mioche, et bien du plaisir pour les vingt ans à venir !

Je m'affale sur le fauteuil, donnant machinalement des coups de pieds dans la table basse en face de moi. Je sais qu'elle ne m'a rien fait, mais ça m'occupe. J'ai chaud, j'enlèverai bien mon blouson de cuir mais avec mon poignet c'est un peu trop galère, et les deux amoureux transis qui viennent de débarquer dans la salle d'attente pourraient être effrayer par les nombreuses taches de sang qui macule mon débardeur blanc. Les coups répéter semblent agacer les deux tourtereaux, et je prends donc un malin plaisir à continuer. Plus ils soupirent de manière prononcée, plus je m'amuse à taper.

"S'il vous plait vous pourriez arrêter ?"

"Je pourrais …"

Mais je ne m'arrête pas pour autant ce qui a le don de les rendre chèvres et j'adore ça. Oui je suis une grande gamine qui s'amuse de pas grand-chose. Lui allait en remettre une couche, sa douce moitié le retient lorsque qu'une infirmière entre dans la salle d'attente et leur demande de la suivre. Là c'en est trop je me lève, un peu trop vite et retombe aussitôt sur mon siège ma tête tournant un peu. Cela ne m'empêche pas de manifester mon mécontentement au moment ou deux brancardiers viennent s'occuper du vieux mort.

"Vous avez raison, dépêchez" vous de prendre soin de lui, c'est pas comme s'il avait l'éternité devant lui … Vous voyez c'est ça de faire attendre les gens trop longtemps. C'est ça votre technique en fin de compte, de faire crever vos patients pour plus avoir à vous en occuper … J'ai mal, ça oui, mais vous allez m'entendre râler pendant longtemps avant que je crève je peux vous le jurer ! Vous aller le regretter !"

"Calmez-vous mademoiselle, un médecin va bientôt arriver pour prendre soin de vous."

"Ne vous en faites pas pour moi, je ne voudrai pas interrompre le doc dans sa partie de golf…"


Dernière édition par Spencer Rose le Jeu 11 Juil - 22:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nuit blanche [PV Ian]   Nuit blanche [PV Ian] I_icon_minitimeSam 29 Juin - 23:59

L’organisation normale n’était pas encore rétablie. Et cela se sentait. Après ma semaine passée à travailler de nuit, j’ai pu retrouver mes journées habituelles… tout en devant accepter de me lever aux aurores. Il n’était évidemment pas question de protester. J’étais payé suffisamment cher pour faire mon travail, et je tentais de voir le bon côté des choses. Au moins, je finirais plus tôt mes journées …

*Tu m’étonnes, en commençant à six heures du matin…*

Le soleil n’était pas encore là à cinq heures quarante-cinq. Ce fut à peu près l’heure à laquelle je me glissais dans ma voiture pour effectuer mes minutes de trajet habituel. Quand il faisait beau et chaud, j’optais parfois pour la marche à pied. Mais en l’occurrence, je me sentais davantage l’humeur d’une marmotte qu’on avait dérangée dans son hibernation rituelle. Les cheveux encore un peu en bataille, les yeux cernés et les traits fatigués, j’avais mauvaise mine. Très mauvaise mine. Toutefois, j’avais également pris une décision importante qui m’aidait à tenir et à garder les paupières bien ouvertes sur la route à la circulation fluide qui défilait sous mes roues. J’arrêtais les conneries et je tentais de me calmer un peu. J’acceptais de rentrer dans un cycle de vigilance extrême pendant quelques temps, afin d’être sûr de ne pas me lancer dans une pente avec un effet boule de neige à la clef. Alors je n’avais pas râlé, ni protesté. Je pris mon service à l’heure dite, aussi ponctuel qu’à l’accoutumée. Cette aube-là n’avait rien à voir avec le désert de la nuit cauchemardesque que j’avais subi de plein fouet une poignée de jours auparavant. Mon esprit serein ne dura pas longtemps. A peine avais-je débarqué dans mon service que Charlie, affolée, déboula à l’orée d’un couloir.

« Oh, docteur ! Vous tombez bien !!  Ils manquent de personnel, aux urgences ! »
« Quoi ? Encore ?! »

Ca n’allait pas recommencer ?? Je voulais bien dépanner un collègue qui se sentait pousser des ailes de potentiel Papa poule et commencer avant même que le soleil ne soit levé dans mon propre service. Mais retourner aux urgences à l’improviste ?

« Qu’est-ce qui se passe dans ce service, bon sang ? »
« Je ne sais pas … Il y a eu des départs non remplacés, vous avez sûrement dû en entendre parler… »

J’acquiesçai rapidement. Bien sûr, tout le monde pestait contre ce manque qui allait croissant, et qui mettait en péril l’équilibre de l’hôpital ainsi que le bien-être de ses patients.

« Certaines personnes attendent depuis plus de deux heures… J’ai même entendu parler d’une gamine enceinte…  Nous avons trouvé de quoi pallier aux infirmiers mais il paraît qu’il manque des médecins comme vous. »

Je soupirai et rendis les armes devant le regard angoissé de cette vétérane dont le confort des malades primait avant toute autre considération dans son esprit. Je fis volte-face et pris à peine le temps de lui souffler :

«  Appelez-moi tout de même en cas de besoin, et pour mes premiers rendez-vous, faites-les patienter autant que possible s’ils le veulent bien. Sinon, décalez. Allez chercher également le docteur Silvetri pour la gosse. »

Je n’entendis pas sa réponse. A moi de m’occuper de tout ce qui était accessible à ma portée. En revanche, je ne me sentais pas de procéder à un accouchement maintenant. Loin d’être ma spécialité, je n’aurais pour rien au monde pris le risque de mettre en danger une future mère, d’autant plus si elle s’avérait jeune. Quand je poussai de deux paumes énergiques les battants des urgences, j’avais oublié ma fatigue. Autour de moi, deux infirmières surbookées me lancèrent un sourire reconnaissant. On allait pouvoir désengorger petit à petit le service.

«  Bonjour, docteur… »
« Merci docteur, vraiment. »

Deux ou trois autres collègues, dérogés de leur fonction première, m’avaient rejoint. Et nous ne serions pas de trop. Le capharnaüm était complet. Rarement j’avais eu affaire à un tel débordement d’activités, et pendant quelques secondes, j’eus envie de demeurer planté là, à observer ce tableau incroyable, bruyant et intense. Cependant, je me secouai, et en songeant à ma dernière rencontre marquante, j’opte pour les membres cassés de la nuit.
C’est en me glissant dans la salle d’attente qu’une voix féminine et visiblement au compte de l’énervement vint vriller mes tympans encore sensibles
:

"Ne vous en faites pas pour moi, je ne voudrais pas interrompre le doc dans sa partie de golf…"

Face à moi, une furie. De longs cheveux châtains décoiffés, de grands yeux vifs et alertes, un teint jeune et une fougue rare. L’image aurait pu être plaisante, sans la caricature qu’elle dressait avec une complaisance compréhensible, mais toujours aussi malvenue. Je m’approchai davantage, un sourire factice aux lèvres.

«  Navré. Je ne crois pas que les terrains soient ouverts à cette heure-ci, ni que mon bureau soit aménagé pour cela… Mais je vous invite à venir le vérifier par vous-même, si cela vous tente. »

J’ai forcément noté le poignet endolori. D’un mouvement de tête, je lui indique de me suivre. Je suis loin de ma crise de colère, gardant en tête mes bonnes résolutions. Haussant la voix pour qu’elle puisse m’entendre tout en la guidant vers un couloir plus tranquille à la recherche d’une salle de soin, je repris :

« L’hôpital a effectué une réduction progressive du personnel, dernièrement. Nous sommes les premiers à ne plus savoir comment gérer l’afflux de patients ni le manque de place. Et nous sommes les premiers  à le déplorer, savez-vous. »

Voix calme, précise. Juste de quoi aider à redescendre un peu sur terre.

« Par ailleurs…Vous devriez revoir vos clichés concernant les médecins. Comment vous vous êtes fait ça ? »
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MessageSujet: Re: Nuit blanche [PV Ian]   Nuit blanche [PV Ian] I_icon_minitimeJeu 11 Juil - 21:59

Les infirmiers partis, c'est une nouvelle voix qui parvient à mes oreilles et me fait légèrement sourire. Ce médecin semble faire preuve d'un certain humour lorsqu'il m'invite à venir vérifier si son bureau comporte un terrain de golf. D'un signe de tête il me fait comprendre qu'il me faut le suivre, je me lève et lui emboite le pas alors qu'il se lance dans une explication que je n'écoute que d'une oreille. Leur problème de personnel ne m'intéresse pas du tout, tout ce qui m'importe c'est que mon poignet arrête de me lancer de la sorte et qu'il me fixe cela rapidement.

Je le suis le long des couloirs en espérant qu'il trouve rapidement un endroit où me soigner. Après quelques minutes qui me semblent avoir duré une éternité, il ouvre une porte, je m'engouffre dans la pièce neutre, aseptisée, bref super clean et très froide. Une salle de soin comme une autre. Je lui souris naïvement lorsqu'il me demande comment je me suis blessée.

"Je suis tombée de ma balançoire … "

C'est évidement faux mais j'ai envie de m'amuser un peu, et de le tester ce médecin. Je le regarde entrer dans la pièce et m'assieds sans gène sur le coin du bureau en le détaillant du regard. Il a l'air fatigué le doc, mais bien plus charmant que les derniers médecins que j'ai pu consulter depuis quelques années.

"Des clichés ? Donc vous n'allez pas souffler sur mon poignet pour le guérir ? Vous êtes quoi comme médecin si on peut même plus se fiers à ses convictions."

Je suis fatiguée, j'ai mal, mais je ne vais pas forcément lui faire de cadeau. A quoi bon tout expliquer en détail, une frêle jeune femme comme moi, qui s'explose le poignet en mettant une raclée à une armoire à glace, c'est pas très crédible. Cela dit, les marques de dents de musclor sur ma peau devraient être assez intéressantes. Je crois que c'est justement pour ça que j'ai fait ce job, je n'ai pas le physique de l'emploi, il parait qu'on pourrait me donner le bon dieu sans confession lorsque je fais la petite fille sage. Le truc c'est que cela n'arrive pas si souvent que ça. C'est pour ça que mon ancien boss m'a réembauché. Une, parait-il, jolie fille à l'entrée d'une boite ou d'un bar, ça fait venir la clientèle. Et si en plus la demoiselle est douée en arts martiaux, boxe ou autre joyeuseté du genre, pas besoin d'engager un gorille en plus. Tout le monde est content. Le boss fait des économies, la clientèle masculine se rince l'œil et la demoiselle se fait du fric en foulant quelques poignets à l'occasion.

Une sonnerie se fait entendre du fond de mon sac et de ma main valide j'attrape mon téléphone. Tient en pensant au loup, je souris un peu exagérément pour faire comprendre au doc' que c'est une question de vie ou de mort un truc dans ce genre, et je décroche.

"Non je suis toujours à l'hôpital… aucune idée ils parait qu'ils sont débordés donc forcément comme j'avais pas un pied dans la tombe on m'a fait passer en dernier. Non j'en sais rien, mais je viendrai bosser ce soir t'inquiête pas ! Non non je viens bosser, tu sais que j'en ai besoin. Non je t'assure ça ira ! Bon … très bien … je t'appelle quand j'en aurai fini…"

Il y a des gens qui seraient ravis de pouvoir avoir leur boss au téléphone qui les somme de prendre un ou deux jours de repos. Moi j'aime pas ne rien faire, les jours de repos c'est sympa quand on a des mômes à voir, un clébard à balader ou une montagne à escalader. Moi j'aime pas les mômes, les clébards et la varappe c'est pas mon truc … Un nouveau sourire au charmant médecin en massant mon poignet douloureux.

"Alors Doc' vous voulez bien me réparer rapidement que je puisse aller bosser et vous aller … ne pas faire du golf ? vous aviez raison, y a pas assez de place dans cette salle pour pratiquer un bon swing …"
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