J'ai mal, donc je vis. || PV Duncan C. Wheeler



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 J'ai mal, donc je vis. || PV Duncan C. Wheeler

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MessageSujet: J'ai mal, donc je vis. || PV Duncan C. Wheeler   J'ai mal, donc je vis. || PV Duncan C. Wheeler I_icon_minitimeDim 1 Mar - 11:20

Roxane fut réveillée par le hurlement incessant de son réveil digital. Elle grimaça, grogna, et comme la plupart des gens, elle s'évertua à l'ignorer, espérant sans doute qu'ils s'arrête de lui-même en lançant "oups pardon, je me suis trompé, tu peux encore dormir deux bonnes heures !". Purement utopique. Enfoncer son oreiller sur sa tête n'arrangea rien non plus, lui offrant simplement quelques secondes de sursis supplémentaires pour émerger. Lorsque enfin la jeune femme décida de réagir, elle le fit en écrasant rageusement le bouton d'arrêt du plat de sa main.
L'envie de retourner dans les bras de Morphée était insurmontable. Quelle heure était-il déjà ? 10h00 ? Elle fronça les sourcils.
Dans ses souvenirs, elle ne commençait le travail qu'à 15h dans ce fast-food célèbre. Mc Do. Pourquoi diable avait-elle réglé cet engin à une heure pareille ?

Se maudissant et pensant à une erreur, elle s'empressa de s'enrouler de nouveau dans sa couverture pour se rendormir. Mais une petite heure plus tard...

*toc toc toc*

Ce bruit fut étrangement bien plus efficace. Roxane se réveilla dans un sursaut et fixa la porte avec suspicion. Elle n'avait pas l'habitude d'avoir de la visite. Le seul individu qui venait frapper chez elle était, soit le propriétaire, soit... l'Inspecteur !
La jeune femme se pencha d'un bond sur son sac au pied de son lit et en sortit son agenda pour vérifier la date.
Une voix retentit derrière le bois terni de la poter d'entrée, qui donnait par ailleurs directement dans sa chambre. Cette petite chambre de bonne ne constituait que deux pièces. La pièce principale où se tenaient son lit, une petite table et une petite kitchenette, et une petite salle de bains avec baignoire et WC.

- Mlle Curtis ? C'est Maître Fanning !

Roxane pesta et rejeta sa couverture pour agripper ses fringues de la veille, balancées négligemment au travers de la pièce. Ce Fanning était un inspecteur, il passait toutes les semaines pour la surveiller, ou faire le point sur sa vie, son évolution. On ne quitte pas un établissement psychiatrique comme ça.
La jeune femme enfila le jean sous sa chemise de nuit tandis que l'homme frappait et appelait de nouveau, et ne trouvant décidément pas son T-shirt, elle décida d'aller ouvrir.


* * * * * * * * * * *

Roxane donna un coup de pied dans un petit caillou égaré sur le trottoir. Les mains enfoncées dans les poches d'un vieil imper, la tête baissée, la mine renfrognée, elle traînait les pieds dans le quartier pour se rendre jusqu'à son travail.
La visite de Fanning avait été un calvaire, comme d'habitude. Il l'avait félicité pour son nouveau boulot, mais l'avait sermonnée au sujet de ses médicaments.
"Il va falloir être plus sérieuse, Mademoiselle Curtis ! Si vous négligez l'aspect médical, je vais devoir le signaler dans mon rapport ! Et regardez-moi ce capharnaüm ! On dirait qu'une tornade est passée par-là ! Il faudrait soigner votre logement..."
Roxane grinça des dents. Elle détestait être chaperonnée de la sorte. Si elle avait pu étrangler cet idiot, elle ne se serait pas gênée ! Mais pas question de risquer cela. Elle n'était sortie que depuis deux mois et n'avait pas l'intention de retourner dans cet asile !

Elle arriva enfin sur les lieux de travail. Elle passa par-derrière, l'entrée du personnel où elle ignora superbement deux de ses collègues en pause "clope", et pénétra dans les vestiaires femmes pour se changer.
La tenue était heureusement assez sobre : un polo et une casquette noire. Elle avait gardé son jean. Maintenant... Au boulot.
Roxane soupira. Elle n'aimait pas ce travail. Elle n'était ici que depuis une semaine, car jusqu'à présent, elle n'était parvenue à garder aucun job. Il faut dire que la communication et le social, ce n'était absolument pas fait pour elle.

Aujourd'hui, elle s'occupait du lobby, comme on l'appelait. Il s'agissait, en gros, de gérer la propreté de la salle de restauration. Un coup de balai par-ci, un coup de serpillière par-là, changer les poubelles encore et encore, essuyer les tables, les banquettes, les chaises... Quel ennui ! Un travail cependant fastidieux qui la fatiguait rapidement. On ne pouvait pas dire qu'elle soit franchement sportive. Vers 21h, elle eut enfin le droit de prendre une pause de 30mn. Elle en profita pour sortir prendre l'air.

La nuit venait de tomber, il faisait sombre et froid, et cela lui fit du bien. Elle s'adossa à un mur, respirant lentement, puis sa main glissa machinalement dans son dos. Sous le polo, calé derrière son jean, se trouvait un petit coupe-enveloppe qu'elle gardait toujours sur elle. Au cas où.
Roxane se mordilla la lèvre inférieure. L'envie était forte et croissait à chaque seconde tandis qu'elle faisait tourner l'objet entre ses doigts, toujours dissimulé dans son dos. Finalement, après avoir jeté un coup d'œil pour s'assurer qu'il n'y avait personne, elle fit délicatement glisser la lame sur la peau de son dos, l'entaillant peu profondément, mais assez pour qu'elle ressente un délicieux picotement. Soupirant de plaisir, elle laisser aller sa tête contre le mur, les yeux fermés. Les doigts de son autre main vinrent glisser sur le sang chaud. Elle ne put alors s'empêcher de les amener jusqu'à sa bouche, suçant alors un de ses doigts avec gourmandise.

C'est à ce moment-là qu'elle fut surprise...
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MessageSujet: Re: J'ai mal, donc je vis. || PV Duncan C. Wheeler   J'ai mal, donc je vis. || PV Duncan C. Wheeler I_icon_minitimeVen 20 Mar - 3:45

Un soleil radieux avait brillé sur Seattle. C’était suffisamment rare aux yeux de Duncan pour qu’il s’en fasse la réflexion, au moment de marcher le long de l’avenue qui menait au MacDo. Il marchait, et son ventre criait famine. Il mangeait peu ces temps-ci. Il y avait des périodes où l’odeur d’huile bouillante, où l’idée de confectionner des hamburgers immondes pour des clients encore plus immondes lui ôtait tout appétit pendant plusieurs jours. Helena avait tendance à s’en inquiéter, tout en connaissant son frère sur le bout des doigts : ce genre de choses arrivait, puis passait tout aussi vite. Ne restait que la tendre sollicitude qu’elle ne pouvait bien évidemment s’empêcher d’éprouver. Bref. Le soir commençait à s’installer. Il prenait son service à 19h40, c’est-à-dire à peu près au moment où le rush commençait. Un vendredi. Il devenait de plus en plus urgent pour lui de changer de boulot. Mais il ne pouvait s’offrir le luxe de démissionner avant l’heure, et l'éventualité, une fois rentré, de consulter une flopée de petites annonces le décourageait par avance. Coincé dans cette vie. Ni entrée, ni sortie. Une fois passé par la porte de service, il sut que la soirée s’annoncerait longue et des plus pénibles. Toutefois, personne n’aurait pu décrypter derrière son masque de froideur habituelle toute cette sourde douleur contenue et provoquée par la rugosité d’un quotidien abâtardi et frustrant. Il salua à peine ses collègues et se rendit en cuisine après avoir passé son « uniforme » de rigueur. En ces instants, rien ne lui manquait plus que les blazers ridicules de sa jeunesse, à Londres. Tout plutôt que l’infamie de ce fast-food dont il ne comprenait pas la puante renommée. De tâche en tâche, sans réfléchir, Duncan s’employa donc à éteindre son cerveau, en espérant moins souffrir. Il entendait les plaisanteries qui fusaient autour de lui, les discussions vaseuses, sans aucun sens. Les cris de leurs managers les exhortant à garder le rythme, les voix des clients qui jaillissaient de temps en temps, certaines désagréablement plus aiguës ou perçantes que les autres. Jusqu’à ce qu’une agression ne l’oblige à sortir de sa bulle.

« WHEELER ! T’entends, quand j’te cause ? »

Il se redressa, comme s’il venait de se réveiller d’une longue sieste en pleine après-midi. Son regard vide et clair tomba sur un homme qui faisait quelques centimètres de moins que lui. Il n’avait pas une mauvaise tronche, mais il semblait adepte d’un tic mono-facial assez impressionnant. En effet, chaque fois que le jeune homme posait les yeux sur lui, il lui semblait que son supérieur hiérarchique était au bord de l’apoplexie. Comme s’ils oeuvraient dans un hôpital et particulièrement dans un service d’urgences. Et non un simple restaurant.

« Qui s’occupe de ça, là ? »

Il désigna une poubelle qu’on venait de ficeler et d’abandonner dans un coin, à l’intention de l’employé en charge du lobby.

« Je ne sais pas… »
« Fais un effort, merde ! »

On ne s’habitue pas vraiment à être traité comme un chien. Surtout lorsqu’on est allé jusqu’à assassiner sa propre famille pour s’extraire de ce genre de mauvais traitements. Dans ces moments-là, Duncan craignait souvent qu’on ne le reconnaisse par l’expression de prédateur qu’il arborait, sans s’en rendre compte.

« Je crois que c’est Roxane. »
« Eh bah voilà, quand tu veux ! »

Duncan se demanda alors l’air de rien combien de temps mettrait Dan à mourir s’il lui enfonçait le couteau à viande dans l’œil. Cette idée le réconforta, et un mince sourire se dessina sur ses lèvres.

« Ça te fait rire ? »
« Non. »
« Parfait, alors tu vas me faire le plaisir de te bouger un peu et d’aller me la chercher pour qu’elle m’enlève ça. C’est n’importe quoi ! »

Une voix de femme qui avait visiblement suivi l’échange jaillit :

« Elle est en pause ! »

Dan ne prit même pas la peine de se tourner vers elle pour répliquer vertement :

« J’t’ai causé à toi ? »

L’autre piqua un fard et ne moufta plus. Si Dan respectait la réglementation, ça se saurait. Du pouce, il désigna la porte de service.

« Tu me la ramènes. Et fissa, si tu veux pas que j’te vire. »

Si seulement. Duncan tourna alors les talons et se dirigea vers la sortie, massant sa tempe engourdie par le bruit et la sonnerie incessante et stressante qui annonçait les fins de cuisson. C’est alors qu’en poussant la porte, frappé par une brise fraîche, il aperçut la rouquine, avec qui il n’avait jamais eu l’occasion d’échanger quelques mots. Comme pour les autres. Il ne faisait pas de distinction, à vrai dire. Pour lui, ce n’était que des ectoplasmes dont la vie se limitait à leurs heures de boulot, avant de s’évanouir dans la nature sans qu’il ne cherche à connaître autre chose que leur nom. Et pour ainsi dire… la scène qui l’attendait valait le coup.

Surpris, mais loin d’être choqué, l’Anglais s’avança, là où bien d’autres auraient pris la fuite. Il la regarda, elle et ses doigts couverts de sang, un peu de ses lèvres aussi.

« Tu t’es prise pour un vampire ? »

Son ton était volontairement insolent, un peu méprisant aussi. Et curieusement amusé.

« Qu’est-ce que t’es en train de fabriquer ? Sérieusement ? »

Il secoua la tête, sifflant entre ses dents. D’un mouvement brusque, il lui chipa son « arme » pour l’observer d’un peu plus près. Le fil, rougeoyant, attira son attention, et il passa machinalement son index sur toute sa longueur, veillant à ne pas s’entailler dessus par inadvertance. Le lissant par la pulse de son doigt, il laissa le sang s’étaler sur sa peau à l’aide de son pouce.

« Alors c’est ça que tu fais quand tu prends ta pause ? Tu t’entailles comme une adolescente de 15 ans ? »

Il la narguait, volontairement. Pourtant, au fond de lui, il ne riait pas. Il ne se souvenait que trop bien de la chair scarifiée de sa petite sœur pour ça. Ses traits se durcirent, sévères.

« T’es débile, ou quoi ? »
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